“La publicité est avant tout de la communication et de l'information”
Ces dernières années, le débat sur la réglementation de la publicité en Suisse a gagné en intensité. Actuellement, l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) examine une nouvelle base légale visant à limiter la publicité pour les aliments à forte teneur en graisses, en sucre ou en sel, qui s'adresse aux enfants et aux jeunes.
La position de la législation a bien sûr des répercussions importantes sur le paysage publicitaire suisse. Nous avons abordé le sujet avec Jürg Bachmann, président de KS/CS Communication Suisse, l'association faîtière de la communication commerciale en Suisse.
Le tabac, le jeux de hasard, bientôt le sucre − Monsieur Bachmann, de nombreux politiciens appellent à des restrictions et des interdictions de la publicité. Quelle est la position de KS/CS à ce sujet ?
La pression politique sur les produits sucrés augmente en effet constamment. La pression réglementaire ne concernera pas seulement la teneur en sucre, mais aussi la teneur en sel et en graisse des produits. Cela inclut encore plus d'aliments pour lesquels il ne serait plus possible de faire de la publicité. Car si la volonté de l'OMS était respectée, la publicité pour le fromage suisse, par exemple, serait également interdite. En plus des motions des hommes et femmes politiques au parlement national, les départements des autorités travaillent assidûment sur de nouvelles idées pour imposer des interdictions et des restrictions à notre industrie. C'est pourquoi il est clair pour nous que notre travail politique est et sera de plus en plus important d'année en année pour maintenir un secteur publicitaire suisse qui fonctionne bien et le rendre possible à l'avenir également.
Supposons que la politique examine tout de même de telles restrictions et interdictions. Qu'est-ce que cela signifierait pour le secteur de la publicité ?
Il touche tous ceux qui travaillent dans le secteur de la publicité et qui dépendent d'une publicité qui fonctionne : les annonceurs, les agences, les marketeurs, les médias et la publicité extérieure. Chaque partie de la chaîne de valeur devrait s'attendre à perdre des volumes de commandes. Cela ne doit pas être le cas. KS/CS Communication Suisse s'engagera contre cela. Et ce, partout où de telles lois et ordonnances sont faites.
Que fait KS/CS Communication Suisse contre cette tendance à l'interdiction ?
En tant qu'organisation faîtière de la communication commerciale, et plus particulièrement de la publicité, nous nous engageons au niveau de la politique fédérale, cantonale et communale en Suisse. Nous nous concentrons principalement sur le niveau du parlement national. Si nécessaire, nous nous impliquons également dans le développement de la politique publicitaire dans les cantons et les communes. Notre objectif est une législation qui laisse à la publicité la plus grande liberté de création possible. La publicité ne doit être entravée ni par des réglementations déséquilibrées ni par des interdictions inefficaces. Car la publicité est avant tout une communication et une information. C'est aussi l'avis de diverses enquêtes auprès des consommateurs. Nous pensons clairement que les produits et services disponibles légalement peuvent faire l'objet d'une publicité. Les interdictions de publicité inutiles font miroiter des solutions sans en créer. Elles ne touchent pas le problème que l'on voudrait résoudre, mais les personnes qui travaillent dans le secteur de la publicité. KS/CS défend une place publicitaire suisse forte.
Comment KS/CS s'implique-t-il concrètement dans ces processus politiques ?
KS/CS dispose de plusieurs outils efficaces pour influencer de tels développements. Nous surveillons la politique fédérale en ce qui concerne les lois et les motions parlementaires qui influencent la publicité. Lorsqu'une telle motion est déposée au Parlement, nous élaborons des positions et des argumentaires avec nos membres dans des groupes de travail thématiques. Nous les mettons ensuite à la disposition des membres du groupe parlementaire " Markt und Werbung " au moment opportun dans le processus politique. De plus, nous sommes en mesure de porter les intérêts de l'industrie directement au Parlement et sommes à disposition en tant que centre de compétences pour les questions politiques et, avec notre juriste spécialisée, pour les questions juridiques.
Comment les entreprises concernées peuvent-elles soutenir KS/CS dans son travail politique ?
L’action la plus efficace, c’est d’adhérer à KS/CS. Les entreprises adhérentes soutiennent directement notre travail et sont impliquées dans celui-ci. De plus, nos membres bénéficient d'informations régulières sur l'industrie et sont au courant des développements politiques et juridiques actuels.
Merci beaucoup pour cet entretien.